Les anges Gardiens de la Kabylie

Cette femme a hanté ma jeunesse. Elle avait quelque chose de ma mère: le courage et la droiture. Comme ma mère, elle avait choisi de prendre son parti, celui de la dignité. Du combat. A sa manière et selon ses moyens contre le colonialisme. Loin de moi de vouloir attiser une quelconque rivalité entre les hommes et les femmes, ou de diminuer le mérite de celui que l'ont dit sexe fort, mais dans ce cas qui nous concerne, celui de Guenif Louiza, épouse Fellak du village Ait El Mansour, je suis tenté de faire mienne cette parole lapidaire de Marguerite Taos Amrouche qui rapportait les propos de sa grand-mère en montrant son tatouage: Ce tatouage que tu vois sur mon menton, est mieux que la barbe des hommes. Cet hommage que je tiens à lui rendre personnellement, je ne l'oppose pas au choix volontaire ou involontaire en tous les cas indigne aux yeux de fils de fellaga que je suis, fait par son époux de rallier le camp adverse, celui du colonialisme inique, car son histoire mérite que l'on y regarde de prés. C'est du reste ce que je m'oblige à faire dans mon prochain livre, au nom du devoir de mémoire.